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Gestion de la pression d’huile moteur en vol

Lors d’une récente navigation en formation PPL H, au départ de l’aérodrome d’Aix les Milles en direction de Vinon, à bord d’un Cabri, une situation inattendue s’est présentée, mettant en évidence l’importance d’une vigilance accrue concernant la pression d’huile moteur.

Notre vol se déroulait normalement jusqu’à ce que l’instructeur, assis à gauche, remarque des variations de pression de l’huile moteur, avec une oscillation entre 4 bars et 3.5 bars. À noter que la zone de précaution indiquait un minimum de 3.6 bars. Suite à cette observation, l’instructeur a immédiatement vérifié le Quick Reference Handbook (QRH) qui demandait de surveiller l’allumage du voyant CLUTCH de l’embrayage. En effet, lors des baisses de pression d’huile, le clignotement du voyant a été constaté.

Conscients du caractère critique de cette situation, nous avons pris la décision responsable d’interrompre notre navigation en formation et de retourner immédiatement au terrain de départ, situé à environ 10 minutes de vol.

De retour au sol, nous avons procédé à une inspection minutieuse de l’appareil. Un constat inquiétant nous attendait : le niveau d’huile moteur était inférieur au minimum recommandé (4 QT) après un temps de refroidissement d’environ 15 minutes. Pour être certain de la situation, nous avons laissé l’appareil refroidir pendant environ 1 heure, et à nouveau, le niveau d’huile insuffisant a été confirmé. Une quantité d’huile d’1 QT a donc été ajoutée avant de pouvoir envisager un nouveau vol.

Conclusion

Ce retour d’expérience nous a apporté des enseignements cruciaux sur la gestion de la pression d’huile moteur et l’importance de contrôler régulièrement le niveau d’huile avant chaque vol. Maintenant, il est évident que se contenter du minimum requis (4 QT) peut s’avérer insuffisant dans certaines situations.Par conséquent, nous recommandons vivement d’avoir un peu plus que le minimum d’huile, conformément aux recommandations du manuel de vol.

Enfin, cette expérience nous a rappelé le risque potentiel lié au défaut de l’embrayage en vol, pouvant entraîner un atterrissage d’urgence avec un risque de panne d’entraînement du rotor, nécessitant une autorotation délicate. La sécurité reste la priorité absolue en aviation, et cet incident nous a renforcés dans notre engagement à toujours prioriser la prévention et la vigilance lors de nos vols.